Yuuta Kanou;Proletarian Revolution {Finie de finir}

-- YUUTA KANOU --

-- CARACTÈRE --

À première vue, lorsqu’on croise ce jeune homme dans les couloirs d’une prestigieuse école telle que celle-ci, on s’imagine tout de suite que c’est un quelconque élève boursier sorti du nulle part. Négligé, une posture de travers, des manières pas très reluisantes. Mais que nenni, Yuuta Kanou provient de la haute société à même titre que la majorité des élèves du lycée, pourtant il adopte un comportement très déviant de sa classe sociale et même de sa famille. Il aurait préféré faire croire qu’il est un élève prolétaire, mais la vérité est tout autre. Celui-ci est persuadé que c’est au peuple que le droit de gouverner revient et pas aux riches uniquement, bien qu’il en soit un voilà le paradoxe. Il prend très vite les enfants de riche en grippe, à quelques exceptions près, pour leur souci constant de l’apparence et du qu’en diras-t-on. Surtout que lui, côté apparence, il n’y a jamais fait attention, et il ne le fera probablement jamais, c’est à peine s’il daigne porter l’uniforme de l’école, d’habitude il se contente de mettre simplement la chemise. Sauf qu’il y a encore pire que les gosses de riches, les gosses de riches en jupe. Yuuta à une certaine aversion pour les filles, bien que certaines originales apprécient son style un peu rustre. Quant à lui, il est pris d’une gêne un peu incontrôlable en leur compagnie qui le rend quelque peu agressif. Immature? Exact. Dans ces cas-là, il dit tout ce qui lui vient à la tête et ça peut paraitre insultant. Il préfère dès lors la compagnie des gars, bien que ceux-ci finissent par ressembler à des filles à ses yeux dans une telle école où les rumeurs roulent 24heures sur 24.

C’est pourquoi aux yeux de la jeune société bourgeoise détendue et allègre, il ressemble à un bûcheron. Lui qui déploie beaucoup d’efforts pour atteindre la note de passage, refusant que sa famille paie pour ses notes. Il aime beaucoup le sport et tout ce qui est physique, la musique également, qui sont ses refuges contre l’oisiveté constante dans laquelle il est plongé. D’ailleurs, il n’a aucune envie de reprendre plus tard la compagnie familiale ni faire dans les affaires et le commerce, au grand dam de l’autorité parentale. Il veut travailler pour avoir ce qu’il veut dans la vie, comme les gens normaux. Mais il lui arrive de sécher les cours, qu’il trouve inappropriés ou tout simplement mortels, ce qui bien sûr n’aide pas trop ses notes. Il a l’air un peu stupide comme ça, mais il n’a pas la langue dans sa poche et répond souvent avec ironie ou même sarcasme. Outré par l’hypocrisie du milieu bourgeois, il ira souvent et franchement dire si quelque chose lui déplait. Un peu susceptible, il a tendance à s’enflammer pour un rien et de tout mettre sur le dos de la bourgeoisie. Mais au fond, c’est un bon gars. Si on arrive à passer à travers ses dehors cyniques et rustres, on voit quelqu’un d’honnête, un peu timide et même gentil.

Avec les gens qui lui tiennent à cœur, il est bien différent, plus affable, plus détendu et plus drôle. Mais lorsqu’il est en présence d’inconnus, sa bonne vieille aversion pour les richards revient au galop.

-- HISTOIRE --

Que quelqu’un fasse cesser ce vacarme. N’importe qui. Si ce n’avait pas été son fils à l’autre bout de la table qui le causait, le respectable Monsieur Kanou aurait probablement usé de violence pour le faire taire. Pendant que sa fille se bouchait les oreilles avec un soupir et que sa femme le fixait, comme s’il était possédé du démon, le père le sommait encore une fois de faire cesser ces atrocités. Son fils se leva debout en signe de réponse, le point gauche levé, entamant un nouveau couplet de l’Internationale encore plus fort. Oui, la cuisine de la maisonnée Kanou résonnait du fameux hymne Communisme à travers le jeune Yuuta qui revenait à peine de pension.

Alors que sa sœur aînée laissait tomber un autre soupir, son frère, dont il était également le benjamin, l’agrippa par le col pour le faire se rasseoir. Papa Kanou se passa la main dans le visage, quelle idée saugrenue avait-il eu de l’envoyer là. Ce qui devait faire rentrer son fils dans le rang n’avait fait qu’empirer son caractère déviant. Le cadet de ses trois enfants avait toujours eu besoin d’un encadrement particulier. Alors que ses deux aînés se classaient toujours en tête de liste, son cadet trainait de la patte. Pour lui, directeur d’une banque horriblement prospère, voir son fils au rang des médiocres était inacceptable. L’école refusait même l’argent disant que son fils n’avait aucune méthode de travail, qu’il ne faisait aucun effort. Il avait donc décidé de lui donner une leçon sur ce qu’était le travail sans que Papa vienne le sauver du pétrin à chaque fois. Il l’envoya alors en pension dans une école publique, avec le peuple. Juste pour lui donner assez la frousse pour qu’il se tienne à carreau.

Mais alors qu’il venait de revenir, la situation avait dégénéré à un point tel qu’il ne reconnaissait pas son fils. D’apparence négligée, trainant les pieds, utilisant des expressions qu’il ne comprenait pas, et cette espèce de crise de folie, ce refrain qu’il entamait de plus en plus fort à chaque fois qu’il était de question d’argent à table. D’un cancre oisif, il était passé à un militant socialiste, qui l’aurait cru. Il disait avoir lu Marx, ne pas vouloir suivre les traces de son père. Travailler à une société meilleure. Bref, du n’importe quoi idéaliste, les pires. Il avait envie d’envoyer une mise à demeure à l’école, mais il avait des problèmes plus urgents.

Le junior avait toujours été problématique, mais c’était un nouveau record. Il décida donc d’employer les grands moyens. Il allait devoir le rééduquer à la dure, en l’envoyant dans un des lycées les plus mondains qui pouvait exister au Japon. Le Lycée Ouran. Après maintes engueulades, il n’eut autre choix que de s’y rendre. Il fut très vite dépaysé par cet environnement hautement superficiel dont il ne se rappelait aucunement. Mais au lieu d’encore une fois le conformer, cela ne fit que rehausser son sentiment de marginalité, il décida d’être un prolétaire dans l’âme. La rééducation s’annonçait plus dure que prévue.